Foncier qui augmente, terrains qui se raréfient dans les grandes villes, c’est le bilan inéluctable constaté chaque année par les constructeurs de maisons individuelles, dans le grand sud-ouest. Deux solutions s’imposent désormais pour construire sa maison en ville : s’éloigner, ou trouver un terrain avec un bâti à raser.


Construire sa maison en ville : les solutions

Les fonciers dans l’agglomération bordelaise

L’agglomération bordelaise est l’exemple même de cette flambée de prix rendant difficile l’accession à la propriété. Avec des tarifs ayant grimpé de plus de 40% en 10 ans dans l’ancien, rares sont ceux qui peuvent encore se loger en centre-ville ou dans la proche banlieue. Les vendeurs de terrains suivent évidemment la mouvance, et la moindre parcelle – quand on en trouve ! – peut atteindre des sommets en termes financiers. +20% d’augmentation du prix du terrain rien que sur l’année 2018.

Néanmoins, tout n’est pas totalement noir non plus. À en croire Thomas Carré, commercial IGC dans le secteur Bordeaux / CUB, il reste encore des terrains. 

Même si le marché a changé : « Certains domaines deviennent trop grands pour leurs propriétaires. Et Bordeaux et sa proche banlieue comptent ainsi encore de nombreux terrains aux grandes surfaces. Les propriétaires, soit parce qu’ils vieillissent et n’ont plus le courage d’entretenir leur parc paysagé, soit parce qu’ils ont besoin de générer des rentrées d’argent n’hésitent plus à réaliser des divisions parcellaires. Beaucoup ont aussi attendus de voir jusqu’à quel point les prix du foncier allaient augmenter pour se décider à vendre ».

Un phénomène qui tend à se propager et qui permet ainsi de garder un nombre régulier, même s’il est moindre, de terrains à proposer aux clients souhaitant faire construire. 

L’achat d’un foncier avec un bâti existant

L’autre pan de ce nouveau marché relevé par Thomas Carré est l’achat d’un bâti existant, sa destruction, pour ensuite y implanter une maison neuve : « Ce genre d’opération – casser pour reconstruire – démontre clairement une forme de pénurie c’est vrai. C’est un phénomène que l’on ne voyait pas si fréquemment- contrairement à aujourd’hui – il y a encore quelques années »

Et le plus souvent, ces maisons détruites laissent apparaitre un terrain qui sera ensuite à son tour morcelé pour en faire de petites parcelles (200 à 400m² maximum) sur lesquels on pourra construire plusieurs maisons. Rendement quand tu nous tiens…

Dans les deux cas, le constat est le même : il faut avoir les reins très solides, car investir dans un terrain issu d’une division parcellaire en plein centre-ville ou détruire pour reconstruire engendrent des coûts assez faramineux : « Avec un ticket d’entrée au plus bas à 450.000 euros (terrain + maison) dans les zones les plus tendues que sont le centre intra-rocade, ou proche boulevards, ou le secteur allant de Blanquefort à Pessac, les primo-accédants n’ont pas accès à grand-chose ».

En revanche en s’éloignant les tarifs deviennent de nouveau plus ou moins raisonnables. « Dès lors que l’on passe la limite de la rocade, que l’on accepte de s’ “expatrier“ à 30 minutes de Bordeaux, on retrouve un peu d’oxygène avec des terrains abordables » précise le commercial IGC.

Mais là encore, les différents secteurs nouvellement pris d’assaut se montrent craintifs et ont parfois des difficultés à libérer des terrains et/ou à délivrer un permis de construire dans les temps…

Pour autant, les constructeurs restent optimistes. Dotés d’un très large réseau (notaires, marchands de biens, réseaux d’agence immobilières, ainsi que les sites internet de particuliers), les commerciaux sont toujours à l’affût de la moindre parcelle à proposer à leurs clients : « Et quand on cherche on trouve ! Mais il faut être patient »,  conclut Thomas carré.


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