Maître Antoine Fabre, délégué départemental en charge de l’immobilier du Tarn de la Chambre des Notaires de la Cour d’appel de Toulouse, a présenté, à l’occasion d’une conférence de presse, le bilan chiffré de l’immobilier dans le Tarn pour l’année 2020 et les perspectives pour 2021.


Le marché de l’immobilier tarnais en 2020

Réalisée par la société Adnov groupe ADSN, l’étude de l’évolution du marché se fonde sur les prix réels de ventes des biens immobiliers (hors droits, hors commissions, hors frais et hors mobilier) de la base du notariat Perval ; transactions enregistrées dans les études des notaires du département pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2020.

Les points clés à retenir :

« Comme nous l’avions pensé dès la rentrée 2020, une légère inflexion sur le volume des ventes est constatée : -1,7% tous bien confondus pour environ 5 200 ventes. Mais en 2020 la crise sanitaire n’a pas pour autant impacté le marché de l’immobilier du Tarn, il s’est bien maintenu. Certaines transactions ont parfois été décalées d’un mois sur l’autre, mais elles se sont de toute façon réalisées, il y a donc eu des reports mais pas d’annulation. Dans ce contexte si particulier où les taux sont très bas, on constate un transfert plus massif des capitaux vers l’investissement pierre, une valeur qui continue à rassurer dans une période troublée où le marché boursier a tendance à s’affoler » commente Me Antoine Fabre.

Le marché des appartements anciens

C’est sur ce marché que le prix médian a le plus augmenté : + 7,4% pour 1 530 € le m2. Albi connaît une belle embellie sur les prix avec une augmentation de 11,1% et un prix médian à 1 900 € le m2. Elle devance les augmentations constatées à Toulouse (+9,2%), Montauban (+9,1%) ou encore Foix (+7%), ce qui pour cette dernière est un signe encourageant.

A Albi, c’est dans les quartiers du Sud-Sud Est et l’hyper centre que les prix sont les plus élevés (de 2150 à 2030 € le m2). On peut toutefois parler d’une meilleure homogénéité des prix désormais dans la ville Préfecture.

Castres présente également une progression avec un prix moyen qui s’établit à 1 310 € le m2. Le projet de liaison autoroutière peut expliquer cet attrait.

La typologie des biens sur l’appartement ancien ne change pas : 2 à 3 pièces pour la majorité des appartements. Cela laisse supposer qu’il s’agit pour les acquéreurs de concrétiser un investissement plutôt dédié au locatif.

Sur le marché de l’appartement neuf, la Chambre des Notaires ne dispose pas de données chiffrées car les volumes ne sont pas suffisamment conséquents et les biens sont hélas aussi rares que recherchés, surtout pour les biens de standing.

Le marché de la maison ancienne

Le marché de la maison dans le Tarn est qualifié de stable. « C’est un marché sain et moins spéculatif avec une offre plus dense » explique Me Fabre. La taille moyenne des biens va de 4 à 6 pièces. Le prix de vente médian pour le Tarn se situe à 144 900 € (+6,3%).

Sur le secteur de Gaillac-Lisle sur Tarn le prix moyen des maisons est de 170 600 € ; il s’établit à 142 600 € pour Castres, 91 800 € sur le secteur de Mazamet. On notera un marché actif sur Graulhet (+10%) qui s’explique sans doute par une proximité de l’autoroute à 20mn et des biens de bonne faction à des prix accessibles.

Dans le trio de têtes des communes les plus chères sur le marché de la maison on trouve Rabastens (233 600 €), Saint-Sulpice (220 200 €) et Lavaur (200 200 €). Le plateau Cordais s’effondre un peu (-11,3%) à 118 000 €.

Le marché des terrains à bâtir

On constate une chute des prix (-9,7% et un prix médian à 45 100 €) et des volumes sur ce marché toujours aussi fragile. Les ventes de terrain en diffus sont de plus en plus rares essentiellement parce que beaucoup de communes ont modifié leur PLU. De fait, les terrains restants sont plus chers et les coûts de viabilisation pour les promoteurs restent très élevés.

Profil des intervenants

Le profil des intervenants reste presque identique à ce que l’on connaissait déjà : à 27% ce sont les professions intermédiaires qui deviennent propriétaires, 71% sont issus du Tarn, 26% des acquéreurs ont entre 30 et 39 ans.

Il se confirme que les jeunes actifs achètent plus majoritairement dans la périphérie de Castres qui reste un bassin attractif, dynamique et qui propose une politique de prix favorable aux primo-accédants.

Les plus de 60 ans investissent plus majoritairement sur le plateau Cordais et sur Albi.

Il faut noter que la durée de détention des biens change. On assiste depuis deux ans à une augmentation des ventes de bien après moins de 5 ans d’acquisition. « La maison devient un produit de consommation ; l’attrait d’une plus-value stimule par ailleurs le choix des vendeurs » explique Me Fabre.

« En conclusion nous pouvons dire que ce marché de l’immobilier est presque insolent car il ne connaît pas la crise. Le département du Tarn est toujours autant attractif. Il incarne et reflète un certain retour à la terre, à la nature, c’est un beau département, varié en paysages, vallonné, riche au niveau patrimonial, cela en fait un territoire très séduisant. Les avant-contrats de ce début d’année confirment cette tendance : le marché de l’immobilier du Tarn est pour le moment, en bonne santé » conclue Me Antoine Fabre.