Depuis le confinement, Patrimoine SA Languedocienne (Occitanie) déploie de nombreux outils pour rester à l’écoute de ses locataires les plus fragiles. Zoom sur les actions de solidarité de cet acteur du logement social.


La solidarité comme mot d’ordre

Les crises sont souvent révélatrices des comportements humains. La pandémie de Covid-19 a été l’occasion pour Patrimoine SA Languedocienne, une ESH basée à Toulouse et fondée en 1932, d’accentuer sa présence et pendant cette période de confinement. Patrimoine fait partie du groupe Midi Habitat et gère un parc locatif de 12 000 logements (ainsi qu’une activité de ventes, notamment de logements HLM), répartis sur la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, l’Aude et L’Hérault ainsi que, progressivement, en Nouvelle Aquitaine.

La diversité de la clientèle des locataires (seniors, situation de handicap, familles monoparentales, étudiants, etc. ) nous amène à apporter des réponses diversifiées.  Dés 2008, nous avons mis en place un service complet Innovations sociales et partenariats, dédiés aux locataires et construits sur la base de partenariats, souvent cofinancés par les collectivités, fondations ou associations. Il ne suffit pas de construire et de loger les habitants. Les locataires peuvent rencontrer des difficultés qui risquent d’impacter leur maintien dans un logement et de fragiliser le vivre ensemble, comme l’explique Fella Allal, Directrice commerciale & des Partenariats de Patrimoine SA,

Ainsi, qu’il s’agisse de micro crèches élaborées avec une association ou la mise en place d’espaces communs dans une résidence intergénérationnelle, Patrimoine SA languedocienne cherche les voies pour concrétiser des choix à l’échelle d’un quartier ou d’un bâtiment.

L’ESH s’appuie sur L’Amandier, centre de médiation sociale de l’habitat, structure indépendante qu’elle a cofondé et dont l’objectif est d’apaiser les tensions entre locataires : « C’est un lieu où règne la pluridisciplinarité avec des juristes, médecins, psychologues, psychiatres et médiateurs familiaux », ajoute Fella Alla, Secrétaire de l’Amandier. Dans le contexte du confinement, l’intervention de l’Amandier, qui développe ce service auprès de 6 autres bailleurs, a permis de déminer un certain nombre de situations. 

La médiation et le soutien malgré le confinement

L’Amandier possède une équipe exceptionnelle de médiateurs !, lance Fella Allal.

Au cours des semaines que nous venons de traverser, elle est intervenue dans de nombreux domaines, notamment les nuisances entre voisins. L’association a ainsi mené deux grandes actions.

La première s’est portée sur la résolution des situations problématiques : « L’activité de l’Amandier a augmenté pendant cette période, souligne Fella Allal, et même si les rendez-vous de médiations n’étaient pas physiques, ils ont pu être en grande partie résolus grâce à de nombreux contacts téléphoniques, finalisés par des rencontres en visio. C’est aussi une façon, dans certains cas, de préparer des situations que l’on ne peut résoudre qu’ultérieurement ».

L’Amandier a également apporté un soutien psychologique aux parents dans cette période faite d’angoisses, avec la gestion des enfants.

De son côté, Patrimoine SA languedocienne a mis en place, dés le 17 mars, une action de phoning pour prendre des nouvelles des locataires les plus fragiles sur son parc de logements : « Notre équipe de trois collaborateurs a pris tout d’abord en charge l’appel de plus de 1 000 foyers de locataires de plus de 75 ans, précise la Directrice commerciale & des Partenariats : Nous nous sommes dit que l’on avait une clientèle désorientée, peut-être en panique. Comme la solidarité fait partie de notre ADN, nous n’avons pas hésité, à tel point que les locataires ont été nombreux à nous indiquer que nous étions les premiers à les contacter ».

Si 70 % des appels sont rassurants, d’autres permettent de mettre en lien CCAS ou partenaire associatif pour le portage de repas ou de courses. Dans un second temps, 400 personnes de 70 à 75 ans ont été contactées ainsi que 500 familles monoparentales et 650 foyers identifiés avec une situation de handicap : « Du fait de notre histoire et du maillage avec de nombreux partenaires et associations de quartiers, nous avons pu trouver des réponses adaptées ». 

Derrière les échanges avec les locataires, ces derniers ont pu faire remonter tel problème de nettoyage par exemple, informations immédiatement remontées auprès des agences de gestion.

Enfin, le temps est devenu très complexe pour de nombreuses familles. Patrimoine a créé un partenariat avec l’association VRAC (Vers un réseau d’achat en commun) pour effectuer une distribution alimentaire aux plus démunis, avec la régie de quartier Desbals. Cette action se déroule actuellement auprès de 112 ménages répartis entre une résidence du quartier Tabar, éloigné des commerces de proximité, et une autre dans le quartier Bagatelle.  

L’avenir nécessite une réelle vigilance de la part du bailleur social : Nous disposons d’une équipe dédiée pour anticiper les situations, conclut Fella Allal. Nous allons être confrontés à de nouvelles situations engendrées par la crise sanitaire. Nous avons démontré notre capacité à maintenir les activités essentielles pendant la pandémie et nous resterons très attentifs à la situation des locataires.