Vendredi 27 novembre, l’Observatoire immobilier du sud-ouest (Oiso) a dévoilé, par visioconférence, les chiffres du marché de l’immobilier neuf au 3ème trimestre 2020 sur le territoire girondin. Pierre Vital, Président de l’Oiso, a fait le point sur les 9 premiers mois de l’année 2020. L’ancienne ministre du logement, Emmanuelle COSSE, est, elle, intervenue sur la thématique des nouveaux usages et services du logement, amplifiés par la crise sanitaire et les périodes de confinement successives.


La Gironde, dont Bordeaux Métropole, un territoire fortement impacté

Le département girondin serait, selon l’Oiso, le territoire français le plus impacté en termes de mises en ventes et de ventes. Il a été observé :

  • Un net recul des ventes sur le département (-42% des ventes au 3ème T) ainsi que sur la métropole bordelaise (activité divisée par 2 par rapport au 3ème T 2019), à la fois chez les investisseurs et les occupants ;
  • Une part des ventes fortement concentrée sur la métropole bordelaise (plus de 80% de part des ventes au 3ème T  2020) ;
  • Un maintien des stocks sur le département comme sur la métropole malgré un défaut de vente, cependant une pénurie est à prévoir ; 
  • Une hausse des prix au m2, porté maintenant à 4510€/m2 sur la métropole (contre 4200€/m2 à Toulouse), qui devraient encore continuer à croitre au regard des mises à l’offre :  cette hausse concerne toutes les typologies, l’accession libre ainsi que l’accession aidée ;
  • Une évolution des ventes vers les secteurs aménagés de Bordeaux (30% au 3ème T 2020 contre 22% au 3ème T 2019) ainsi qu’une alimentation du marché limitée à ces secteurs (45% au 3ème T contre 33% au 3ème T 2019) ;
  • Une montée en puissance des propriétaires occupants sur la métropole. 

Les prix du secteur de bordeaux sont parmi ceux des plus élevés

Pierre Vital, Président de l’Oiso, prévoit une clôture de l’année 2020 avec plus ou moins 2500 ventes sur le territoire. L’activité est deux fois moins importante qu’en 2016-2017 et en recul d’un tiers par rapport à 2018/2019. Historiquement faible, le Président de l’Oiso craint que « l’activité ne reparte pas, faute d’alimentation en 2021 et d’une croissance des prix »

Sources : Observatoire Immobilier du Sud-Ouest (OISO)Adéquation

Les nouveaux usages et services du logement en 2020

Emmanuelle Cosse, la nouvelle présidente de l’USH et ancienne ministre du logement sous le quinquennat Hollande, fait un état des lieux des évolutions en termes de modes de vie et de travail. Elle rappelle en premier lieu que les faits observés à ce jour résultent d’une suite d’évènements successifs et ne sont pas la cause seule de la crise sanitaire.

Il faut faire attention aux effets de mode

Un schéma « hybride » se dessine, avec une séparation moins forte des lieux de vie et de travail, impliquant ainsi un mélange plus important de la vie privée et professionnelle. Ainsi est observé l’installation de plus en plus courante d’espace de travail à domicile, facilitée par le déploiement et l’utilisation d’outils digitaux, la réduction des espaces bureaux dans les entreprises ou encore la multiplication des lieux de co-living et de co-working.

Des nouveaux phénomènes de société apparaissent, dont la plupart se sont déjà manifestés en amont de la crise sanitaire : 

  • Une relation de l’individu à la nature plus importante avec un besoin fort de disposer d’un espace extérieur (phénomène amplifié par la Covid mais néanmoins survenue bien avant la crise) ;
  • Un besoin de logements « adaptables » à la vie de tout en chacun (espace bureau notamment pour le télétravail) ;
  • Un désir de modes de transport moins polluants, une mobilité plus douce (à pied et à vélo)
  • La question de la qualité de l’air ;
  • La gestion de la chaleur en ville par un recours aux îlots de fraicheur ;
  • Le développement de tiers-lieux, de lieux et de services partagés comme la conciergerie, de plus en plus demandée.

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